Mai 2018, Emmanuel Macron a demandé aux législateurs d’examiner le projet de loi concernant l’interdiction du Glyphosate en France. L’Assemblée nationale a préféré ne pas valider l’inscription de cet herbicide dans la liste des produits interdits en agriculture pour 2021.
Cancérigène ou non ?
Classé « cancérigène » par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2015, le Glyphosate fait déjà l’objet d’une régulation sévère et contrôlé dans certains pays anglo-saxons. Récemment, la justice américaine vient de condamner le leader mondial Monsanto de verser 290 millions $ à un jardinier atteint de cancer. La firme Bayer qui a racheté Monsanto vient de faire l’objet d’une enquête préliminaire dans le cadre d’une plainte déposée par un syndicat d’apiculteurs dénonçant la présence de Glyphosate dans du miel. La France veut l’interdire complètement d’ici 5 ans.
D’un point de vue économique et pratique, il est clair que les agriculteurs ne seraient pas encore prêts à se passer de cet herbicide efficace et bon marché. Cela fait 40 ans en effet que l’herbicide est utilisé dans les fermes et les jardins. Les défenseurs du Glyphosate affirment que des centaines d’organismes internationaux et des agences de régulation du monde entier ont approuvé son utilisation.
Un amendement rejeté
Conscient de l’impact économique de leur décision, les législateurs de droite et du centre ont voulu miser sur la prudence en refusant l’amendement d’une loi sur l’interdiction du Glyphosate en France. Il faut dire que les études complémentaires démontrant le potentiel cancérigène de cet herbicide manquent cruellement et demanderont du temps.
Le rejet des amendements par l’Assemblée nationale s’explique donc par l’absence de base légale pour légiférer. Le rapport de l’OMS est pourtant clair sur le sujet laissant l’impression aux observateurs que la vraie raison de ce rejet est ailleurs. En vue d’un prochain débat au niveau européen, personne ne peut nier la nécessité d’approfondir les connaissances sur la Glyphosate.
