Ils ont entre 32 et 34 ans, ils étaient il y a dix ans de cela les « Nouveaux Mousquetaires », ceux qui allaient redorer le blason du tennis français après deux décennies plus que compliquées et décevantes.
Et, même s’ils n’ont pas à rougir de leurs parcours et de leurs résultats, ils n’ont jamais remporté ce tournoi du Grand Chelem qui fuit le tennis masculin depuis 1983, et surtout, leur parcours commun en Coupe Davis, de manière assez incroyable, se résume à une seule rencontre, face au Canada en 2016 sous les ordres de Yannick Noah. Sinon, Tsonga, Monfils, Gasquet et Simon n’ont jamais été sélectionnés ensemble une seule autre fois.
Mais plus étonnant, encore aujourd’hui, ils représentent toujours la meilleure chance française dans la plupart des tournois, car Lucas Pouille, seul intermédiaire entre eux et la nouvelle génération, a du mal à confirmer.
L’époque des espoirs est révolue
Et derrière eux, le désert, ou presque. Seules les performances intéressantes du jeune Ugo Humbert en ce début de saison 2019 ont donné un petit rayon d’espoir au tennis français qui, depuis son titre en Coupe Davis en 2017, a bien du mal à réjouir et rassurer les fans tricolores.
Gaël Monfils aussi était en pleine bourre cet hiver, mais une blessure, une de plus, a mis fin à son beau parcours à Indian Wells, rappelant cruellement que les corps des Nouveaux Mousquetaires ne sont plus ce qu’ils étaient, qu’ils n’ont pas l’incroyable longévité d’un Federer, et donc que la retraite s’approche doucement pour eux.
Simon, Gasquet et Tsonga ont tous aussi été touchés par des pépins physiques plus ou moins graves au cours des derniers mois.
Par conséquent, personne n’est dupe et n’imagine un français remporter un tournoi majeur cette année, surtout avec Federer, Nadal et Djokovic toujours dans le jeu. Ainsi, aucun joueur français n’a pour le moment la faveur des pronostics dans les tournois à venir, et encore moins maintenant que Monfils s’est blessé.
Et la question qui se pose est bien entendu : de qui pourra bien venir la lumière ?
Surtout maintenant que le format de la Coupe Davis, seule compétition où les Français se sont fait plaisir ces dernières années, a complètement changé pour être vidé de sa substance. La lumière pourrait venir d’Ugo Humbert donc, ou d’un retour en forme de Lucas Pouille, mais plus probablement, il faudra encore compter sur les vieux Nouveaux Mousquetaires pour nous faire vibrer sur quelques tournois avant qu’ils ne tirent leur révérence pour toujours.
Pas mieux du côté des filles
Et le constat est tout aussi inquiétant du côté du tennis féminin, où seules quatre joueuses parviennent à tirer leur épingle du jeu, c’est-à-dire à au moins participer à tous les premiers tours des principaux tournois du circuit.
Il s’agit de Caroline Garcia, Alizée Cornet, Kristina Mladenovic et Pauline Parmentier. Et là-aussi, on ne peut pas dire que les résultats probants soient au rendez-vous, avec une absence quasi-systématique de toute française en deuxième semaine des tournois du Grand Chelem. Depuis le sacre surprise de Bartoli à Wimbledon en 2013, les tricolores féminines ont eu très peu de choses à se mettre sous la dent.
Les tribulations du tennis féminin ont plutôt été marquées par des affaires extra-sportives, comme l’affaire des tenues oubliées aux JO de Rio, ou encore la déchirure de l’équipe de Fed Cup et le fameux LOL envoyé par Cornet et Mladenovic après l’annonce du forfait de Garcia sur blessure, ainsi que le retour avorté de Bartoli à la compétition. La seule bonne nouvelle de ce début d’année est l’apparent rabibochage entre les 3 meilleurs joueuses françaises qui ont joué ensemble, et gagné, lors du premier tour de la Fed Cup, reconstruisant un esprit d’équipe.
En cette période un peu compliquée pour le tennis français, tout espoir est bon à prendre. Ainsi, si cette saison 2019 ne devrait pas faire dans l’exceptionnel, réjouissons-nous tout de même des retours de Monfils et Tsonga, de l’éclosion d’Umbert ou de la nouvelle attitude de l’équipe de Fed Cup et, qui sait, un miracle peut encore arriver. Mais c’est bien cela qu’il faudra pour une victoire française en Grand Chelem, un miracle.