5 leçons tirées de la légalisation du cannabis au Canada

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En 2018, le Canada rejoignait les bancs des quelques pays ayant légalisé (entièrement) le cannabis dans leur législation, que ce soit pour la culture, la vente ou la consommation. Après trois ans, il est temps de tirer un bilan sur cette légalisation : a-t-elle été bénéfique ? Quels sont les prochains débouchés pour les pays qui souhaiteraient faire de même ? Réponses dans cet article.  

Bien maîtriser le marché  

Le marché du cannabis n’est pas une question qui s’improvise : il est important d’avoir des conseillers avec de l’expérience et des connaissances solides en la matière, autrement, les résultats de l’exploitation pourraient être désastreux. Plus particulièrement, le marché du cannabis répond à des cadres légaux et législatifs très complexes, parfois contradictoires, qui nécessitent de savoir s’y prendre. Tout pays qui souhaiterait se lancer devrait donc tirer des leçons de l’exemple canadien : le gouvernement s’est d’abord lancé dans une campagne d’exploration avant de valider le cannabis sur le plan légal. C’est quelque chose que l’on voit émerger en France, avec les essais cliniques sur le cannabis thérapeutique qui devraient déboucher sur une légalisation prochaine. Les expériences sont utiles à la découverte du marché et à sa maîtrise.  

Simplifier les régulations  

S’il y a bien un aspect difficile à gérer quand il s’agit de cannabis, ce sont les échelles de régulations : si un pays, comme le Canada, adopte une certaine législation, d’autres pays, partenaires ou non, n’ont pas les mêmes standards, ce qui peut mener à certains flous juridiques. Ainsi, pour attirer les entreprises travaillant dans le secteur du cannabis, il ne faut pas suivre l’exemple canadien, qui a conservé un niveau élevé de régulations, n’incitant pas les entreprises (notamment low-cost) à s’installer sur le territoire. Résultat : une production et une vente délocalisées, qui n’arrangent pas les affaires nationales.  

Offrir des chaînes spécifiques de distribution  

Il existe un aspect sur lequel le Canada n’a pas bien performé, il s’agit des chaînes de distribution, en d’autres termes, comment et à quelle vitesse le produit fini est distribué par les producteurs vers les consommateurs. Il ne s’agit pas seulement de trouver les bons interlocuteurs, qui seront en mesure de trouver et distribuer le top cinq des variétés de qualité, il s’agit également de délivrer, à l’échelle juridique, les bons documents pour exercer sereinement cette activité.  

Réguler les taxes sur le cannabis  

La question financière n’échappera pas aux négociations : c’est LA grande question de ce marché florissant, qui revêt également un caractère social. Si les taxes sont trop élevées, le consommateur sera découragé et la chaîne de production ne sera pas rentable, y compris avec des aides d’État. À l’inverse, si les taxes sont trop basses, ce n’est pas suffisamment lucratif pour l’État, qui investit dans tout un système, de A à Z. Le but est de conserver un niveau de taxes modéré, qui permette à la fois d’attirer de nouveaux acteurs sur le marché et de sortir du circuit ceux qui sont illégaux.  

Prendre les bonnes décisions stratégiques, localement et nationalement  

Ce n’est pas parce qu’une légalisation est votée qu’elle va se suivre d’un engouement immédiat, aussi bien côté production que consommation. Ainsi, il y a toute une campagne de décriminalisation à mener, à l’échelle nationale, mais aussi locale. Il est donc important d’avoir une vision à large échelle avant de se lancer, pour offrir toutes les conditions favorables au marché du cannabis pour se développer. Cela peut inclure d’autres aspects, comme celui de faciliter les prêts bancaires pour le secteur, ouvrir la Bourse au secteur du cannabis ou encore, en favorisant l’usage de la technologie au service de ce secteur en pleine évolution.  

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