Il y a quelques mois avaient lieu sur fond de polémique les 22ème Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi. Pour l’occasion, la Russie avait déboursé près de 37 milliards d’euros et justifiait le coût des infrastructures en promettant que la ville deviendrait l’une des destinations phare du pays après l’événement sportif. Six mois plus tard, qu’en est-il ?
Une ville déserte ?
Qui pense encore à Sotchi? Pendant des mois, les médias du monde entier ont relayé les informations sur les travaux pharaoniques qui avaient lieu dans cette petite station de sports d’hiver de Russie et les déconvenues des habitants assistant impuissants au saccage de leurs terres. Amoncellement de détritus, expropriations, souillage des eaux, le quotidien de la population était devenu un véritable enfer. Pour les calmer, une promesse avait été faite, celle de transformer l’endroit en une destination incontournable du Caucase. Pourtant, 6 mois plus tard, le constat est amer. Immortalisée par le photographe Alexander Belenkiy, la station a tout du parfait décor de film d’horreur. Rues désertes où s’amoncellent encore des matériaux de construction, cafés vides, magasins abandonnés et parkings fantômes, voila tout ce qui reste de la ville qui en février dernier accueillait encore des milliers de personnes.
Quel avenir pour Sotchi?
Rosa Khutor, l’une des principales stations construites dès 2007 pour accueillir les épreuves de ski alpin fut l’espace de quelques semaines un des villages olympiques. Désormais, elle est « sans vie », comme le souligne le photographe sur son blog. Les touristes ne se pressent pas et seuls 5% des infrastructures sont encore utilisées. Malgré les millions qui ont servi à créer des routes afin de faciliter les transports dans cette région réputée inaccessible, personne ne se donne la peine de venir et pire encore, aucun événement sportif n’est prévu ici dans les prochains mois.
Certains bâtiments qui n’avaient pas été terminés à temps se retrouvent tout bonnement abandonnés, les clichés du photographe faisant état de cuvettes de toilettes empilées les unes sur les autres dans un parking sans voiture, de palettes laissées au bon vouloir des éléments et même de machines laissées en plein milieu des chantiers, semblant attendre la suite des événements.
Pour demeurer active, Sotchi n’a plus qu’un espoir, que la saison d’hiver attire les amateurs de ski. Située dans une région plutôt appréciée des vacanciers russes, ses montagnes et rivières attendent impatiemment les premières neiges pour revivre.