En France, et dans tous les sports, nous aimons surestimer le niveau des championnats. Le football reste le meilleur exemple puisque la division a été nommée « la Ligue des talents » alors que les résultats en coupe d’Europe prouvent que beaucoup de pays sont mieux lotis.
Mais, il y a des exceptions, notamment au basket. Si la Pro A ne peut pas rivaliser avec les championnats espagnols, turcs ou même la ligue adriatique, la Pro B est reconnue par tous les experts comme l’une des meilleures secondes divisions européennes. Pourquoi ?
Le terrain des futurs grands joueurs français et de valeurs sûres
En France, nous formons de bons joueurs. La NBA apprécie d’ailleurs drafter des espoirs français. Le jeune Ekobo aux Suns ou Luwawu Cabarrot aux Thunders sont les derniers concernés par cette attirance.
Pour autant, la Pro A n’est pas toujours le meilleur terrain pour se former. Les quatre joueurs américains autorisés par équipe bloquent les portes. Dans ce cas, il n’est pas rare de voir des jeunes s’aguerrir en Pro B. Ce fût le cas d’Evan Fournier, aujourd’hui joueur important aux Magics d’Orlando. Cela leur évite de faire les tirs sur le panier à l’échauffement avant de cirer le banc pendant 40 minutes…
À l’inverse, on retrouve en Pro B des joueurs matures préférant devenir un joueur majeur dans leur équipe plutôt qu’être une valeur ajoutée en Pro A. Par exemple, cette année, le joueur d’Evreux, Steeve Ho You Fat, réalise sa meilleure saison à 30 ans avec une évaluation approchant les 18.
Pas de stars, des joueurs en progression !
En basket, il est courant de voir de grands joueurs sur le déclin venir en Europe ou descendre dans les échelons inférieurs en vieillissant. Ainsi, il y a quelques années, le club de Roanne avait vu Ricky Davis, qui est notamment passé par les Celtics, venir faire une pige. Le résultat de ce coup marketing avait été très mitigé.
Les clubs de Pro B font un très bon travail de recrutement et attire des jeunes joueurs en forte progression avec un salaire moindre. Privilégiant leur ambition au confort d’une ancienne star venue en pré-retraite, les recruteurs attirent des potentiels qui se perfectionnent avant de partir sous d’autres cieux. En 2018/19, Richardson à Aix-Maurienne (actuel meilleur marqueur de la ligue) et Jefferson à Orléans (pièce essentielle chez un favori à la montée) l’illustrent à merveille.
Des joueurs fidèles
Le basket est un sport où les joueurs changent très souvent de club. Il n’est pas rare de voir sept ou huit joueurs sur dix changer lors de l’intersaison.
En France, on observe un attachement plus fort, surtout de la part des joueurs étrangers. Le confort d’une vie française et les ambiances familiales des clubs les satisfont. Le meilleur exemple a été vu à Orléans l’année dernière. McAlarney et Sommerville, deux américains considérés comme des valeurs sûres en Pro A, ont accepté de baisser leur salaire pour accompagner le club en Pro B. Une vraie marque de fidélité !
Cet attachement est également visible sur de plus jeunes joueurs qui ont longtemps vagabondé. Heureux de se poser un peu et d’éviter les scénarios rocambolesques parfois rencontrés dans les clubs de l’est, ils se montrent désireux de prolonger leur aventure en seconde division française.