Rares sont ceux qui ont conscience de rêver pendant qu’ils dorment. Le rêve peut paraître sur le moment d’un réalisme sidérant, nous donner l’impression qu’il se déroule vraiment, mais dès lors que l’on ouvre les yeux, les bribes du rêve s’échappe et nous réalisons qu’il ne s’agissait que d’un jeu de notre esprit. Certes le rêve est fondé sur un vécu. Il est par exemple impossible d’imaginer un visage. Les personnages de nos rêves, nous les avons forcément vus, même une fraction de seconde dans la rue. Ce temps a suffi au cerveau pour enregistrer l’image et la ressort parfois de manière étonnante dans notre rêve.
Rêver est donc un acte de notre imagination dont on prend conscience au réveil.
Cependant, certains savent parfois parfaitement qu’ils sont en train de rêver. On parle alors de rêve lucide, un état baptisé par le psychiatre néerlandais Frederik Willems Van Eeden en 1913.
Ceux qui font l’expérience du rêve lucide sont capables de se souvenir de leur vie de veille, d’agir de manière réfléchie, de modifier le contenu de leur songe ou encore de le transformer, de transgresser des lois physiques (voler par exemple).
Comment faire un rêve lucide ?
Explications
Le rêve lucide est un état de conscience particulier. Pendant son sommeil, un sujet capable de contrôler ses songes fait l’expérience du rêve lucide.
Fonctionnement
Le fonctionnement du rêve lucide dépend de plusieurs paramètres. Tout le monde est capable d’en faire, mais certains mettront plus longtemps que d’autres à y parvenir. Chacun a à sa disposition différents outils pour simplifier l’expérience.
Les différentes méthodes
Il est possible d’accéder au rêve lucide par plusieurs méthodes. La majorité des débutants commencent à pratiquer seuls. Pour eux, différents exercices permettent de préparer le cerveau, d’apprendre à reconnaître certains signaux.
D’autres techniques plus « scientifiques » existent :
La méthode MILD : l’induction mnémonique de rêves lucides (Mnemonic Induction of Lucid Dreams) a été inventée par Stephen Laberge. Elle utilise la mémoire prospective (orientée vers l’avenir) et donc les associations « tâche-situation ». Pendant la période de veille, il s’agit par exemple de penser à faire le plein lorsque l’on passe devant une station-service. Pendant le sommeil, il faut se souvenir qu’il s’agit d’un rêve (tâche) et être conscient que l’on est en train de rêver (situation). Il faut donc, idéalement juste avant de s’endormir, se dire que la prochaine fois que l’on va rêver, on se souviendra que l’on rêve. Cela permet d’en prendre conscience petit à petit.
La technique se fait en 4 étapes :
- au moment du coucher, se concentrer sur les réveils qui auront lieu dans la nuit et sur sa volonté de se rappeler des rêves.
- pendant le rêve, tenter de se rappeler de la fameuse phrase « la prochaine fois que l’on va rêver, on se souviendra que l’on rêve ».
- réveillé, tenter de se replonger dans le rêve qui vient de se terminer (ou dans un autre dont on se souvient) et repérer ce qui confirme qu’il s’agit d’un rêve (détails étranges, personnages…).
- répéter ces étapes jusqu’à l’endormissement.
La méthode WILD (Wake Initiated lucid dream) : cette méthode fonctionne bien chez soi à condition d’être seul et dans un environnement parfaitement calme (sans bourdonnements d’électroménagers, tic-tac de réveil, voitures dehors…). Elle se base sur quatre techniques différentes :
- la focalisation sur la respiration : il suffit de se mettre au lit une heure avant l’heure habituelle et de se coucher puis de se concentrer sur sa respiration jusqu’à ce qu’elle soit régulière. La focalisation se fait sur les battements du cœur, le corps qui se détend, c’est en somme une façon de faire le vide dans sa tête. Progressivement, la respiration devient plus lente, les battements de cœur aussi et l’on s’endort conscient de tout cela.
- l’endormissement par visualisation : même technique que précédemment sauf que la focalisation se fait sur une scène et non plus sur la respiration. Il peut s’agir de n’importe quelle scène imaginée. Cette méthode demande plus de patience.
- L’endormissement par comptage : même méthode que précédemment sauf que la concentration se fait sur un décompte mental qui permet de rester « éveillé » pendant la phase d’endormissement.
- la méthode par pianotage : elle a été décrite par Hargart en 2004. Couché et endormi, on se réveille. Encore très ensommeillé, il faut commencer à bouger l’index et le médium comme s’ils appuyaient sur les touches d’un piano. Cela doit se faire en alternance. Le mouvement doit être faible et ne pas demander beaucoup d’énergie afin de rester dans cette phase de demi-sommeil. Ces pressions doivent durer de 10 à 30 secondes et l’esprit ne doit être focalisé que sur ces gestes. Une fois cette étape terminée, il faut rester détendu, se pincer le nez et souffler. Si l’on peut respirer, c’est que l’on rêve !
Seul
À l’état de veille, il existe déjà certains exercices. On commence par se demander plusieurs fois « suis-je en train de rêver ? ». Pour cela, on teste la stabilité de nos perceptions courantes, en fixant par exemple un objet quelques instants, puis en détournant le regard et en revenant dessus afin de déterminer s’il est identique.
On peut également vérifier le bon fonctionnement de notre mémoire, la façon la plus courante étant de tenter de se souvenir de ce que l’on a mangé à midi, puis la veille…
Il est également possible de vérifier notre état gravitationnel en effectuant de petits sauts.
Avant de s’endormir, d’autres méthodes sont à mettre en place. Première chose à faire, se détendre, en pratiquant par exemple le yoga ou la méditation. Il faut ensuite tenter de faire le vide dans son esprit en s’aidant de sa respiration qui devient de plus en plus profonde.
Place ensuite au rêve à proprement parlé. Si l’on s’en souvient, on tente de replonger dans un rêve fait récemment et l’on prête attention aux petits détails qui prouvent qu’il s’agissait bien d’un rêve. Ce sont ces indices qui vont vous permettre de reconnaître votre état de rêve.
Pendant la nuit, si l’on se réveille après un rêve, il est intéressant de rester immobile afin de ne pas déconcentrer le cerveau et permettre à l’esprit de s’accrocher aux détails de celui-ci. Il faut tenter de mémoriser un maximum les détails du songe, il est possible de le noter sur un carnet de la même manière qu’on le fait chaque matin.
Au moment de se rendormir, visualiser du mieux possible son corps allongé est utile et permet de se replonger plus rapidement dans un état de sommeil paradoxal.
Marc VanDeKeere a popularisé cette méthode d’exercices nocturnes qui est en fait une synchronisation des hémisphères cérébraux. Dans le principe, il s’agit d’associer le cerveau droit, qui « raisonne » pendant le sommeil, au cerveau gauche qui « raisonne » pendant l’état de veille.
Comment fonctionnent les masques ?
Vivre la même expérience que dans le film Inception, pour beaucoup c’est impossible. Pourtant, différentes start-ups mettent au point depuis quelque temps des masques permettant de contrôler ses rêves !
Les rêves lucides passionnent, fascinent. Être capable de voler, de créer des décors à l’infini, d’agir dans toutes les situations, de vaincre ses peurs, de changer d’apparence, de rencontrer qui l’on veut, toutes ces choses que l’on fait en rêve de manière inconsciente sont désormais accessibles à tous grâce à la technologie. S’il est possible de faire un rêve lucide sans aide extérieure, les masques de rêve facilitent le processus.
Ils fonctionnent plus ou moins tous de la même manière
Les plus répandus
Masque Remee
Conçu par la société Bitbanger Labs, basée à Boston, le masque Remee envoie des messages lumineux dans les paupières du sujet durant ses phases de sommeil paradoxal. Après quelque temps, le cerveau s’habitue à les reconnaître et prend conscience des moments où il est en train de rêver.
Comment ça marche ?
Remee intègre 6 petites LEDs rouges qui vont se mettre à clignoter dès que le dormeur va entrer en phase de sommeil paradoxal. Celui-ci est détecté lorsqu’a lieu le mouvement oculaire rapide (REM), il s’agit d’un mouvement alternatif rapide des globes oculaires. C’est durant ce moment que le cerveau est le plus actif et qu’il va produire les rêves. À force de porter le masque, le sujet apprend à reconnaître les périodes de rêves, prend conscience de ce qu’il vit et peut de plus en plus influer sur eux, parvenant à créer un songe de toutes pièces et à s’en souvenir au réveil.
Le masque est programmable et peut être réglé pour différents niveaux d’endormissement.
L’inconvénient de Remee est qu’il faut programmer les lumières à une certaine heure quand d’autres masques détectent le sommeil paradoxal grâce aux fameux mouvements des yeux. Il semblerait également qu’il fonctionne moins bien les personnes au sommeil très lourd.
Prix et disponibilité
Sa création a été rendue possible dès 2012 grâce à une campagne Kickstarter qui a permis de lever plus de 570 000 $ au lieu des 35 000 $ demandés initialement. Le masque Remee est disponible à la vente depuis 2013. Il existe en différents coloris et coûte 95 $ auxquels il faudra rajouter 13 $ pour l’expédition vers la France.
Masque LucidCatcher
Derrière LucidCatcher se cache la start-up Luciding, basée à Kiev. L’une des responsables du projet, Maryna Vermishian, explique : « Imaginez que vous pouvez vivre votre rêve de la même façon que la réalité, mais en mieux. Vous pouvez voyager, vous pouvez voler, vous pouvez faire tout ce que vous voulez ». C’est avec cette promesse que la société propose son masque qui permet de prendre conscience que l’on rêve et d’accéder au rêve lucide.
Comment ça marche ?
Il s’agit d’un masque en tissu basique agrémenté d’électrodes qui vont envoyer des signaux lumineux au cerveau sans réveiller le sujet. Il fonctionne avec une application qui calcule les rythmes de sommeil et va permettre de déclencher les signaux pendant une phase intermédiaire au moment où le sujet s’endort.
Utiliser le masque LucidCatcher est très simple. Il suffit de lancer l’application dédiée afin d’être certain que les électrodes qu’il contient sont bien en contact avec la peau, de le poser sur ses yeux et de se coucher.
L’avantage de LucidCatcher est qu’il n’y a rien à programmer, le masque détecte seul les phases de sommeil paradoxal.
Prix et disponibilité
La majorité des masques seront vendus dès cet été à des prix variant de 200 à 300 €.
Devenir l’acteur et le réalisateur de son rêve, qui n’aimerait pas essayer ? Pour le moment, les masques de rêve restent peu répandus et les avis sont rares. Cela dit, on estime qu’en moyenne un sujet qui en utilise peut espérer 4 rêves lucides sur 10.
Les techniques pour faire des rêves lucides
Pendant longtemps, de nombreux scientifiques se sont efforcés de démontrer que le rêve lucide n’existe pas. Pourtant, à la fin des années 70, des chercheurs américains de l’université de Stanford ont analysé les mouvements oculaires de sujets pendant leur sommeil et ont remarqué que les directions de ces mouvements enregistrés durant le sommeil paradoxal coïncidaient avec les mouvements du regard en rêve racontés par les dormeurs.
Pour une majorité de scientifiques, les rêves lucides se produisent pendant une période ininterrompue de sommeil paradoxal.
Les méthodes
Comment avoir conscience que l’on rêve ? Comment observer son rêve de manière consciente ? Et comment l’influencer ?
Il existe différentes méthodes pour parvenir au rêve lucide. Les méthodes MILD et WILD sont les plus répandues. Il est également possible d’avoir recours à des stimuli externes ou encore aux tests de réalité.
Première étape, connaître ses rêves. Il peut être intéressant de commencer par tenir un journal de ses rêves. Ces récits permettent de remarquer que l’on rêve souvent du même endroit, de mêmes personnes ou situations. En les cernant, on favorise l’accès au rêve lucide. Certains rêveurs lucides conseillent également de modifier son horaire de sommeil.
La méthode MILD
La méthode MILD, comme les tests de réalité, appartient aux techniques cognitives. Elles visent à accéder à un état de conscience qui permet de reconnaître que l’on est en train de rêver. Pour parvenir à utiliser cette méthode, il faut différencier les états de veille et de rêve. Par exemple, si l’on saute, on s’aperçoit qu’en rêve, l’atterrissage se fait de façon plus lente.
MILD signifie « Mnemonic Induction of Lucid Dreams » (induction mnémonique de rêves lucides). Avant de s’endormir, il faut trouver une façon de se rendre compte dans son songe que l’on rêve. Lorsque l’on se regarde dans le miroir, le reflet renvoyé n’est pas toujours conforme à la réalité. En se souvenant de l’image que l’on a perçue, on saura dans un prochain rêve, lorsque l’on verra un miroir, que l’on est en train de dormir.
Cette méthode fonctionne bien avec la technique WBTB (Wake-up-Back-to-Bed) qui consiste à dormir de 4 à 6 heures, puis à se réveiller pendant une trentaine de minutes et à se recoucher.
On peut également dessiner sur sa main un point noir que l’on va regarder tout au long de la journée et des suivantes. À chaque fois, il faut se demander : « suis-je en train de rêver ? ». En devenant une habitude, cette question apparaitra pendant le rêve, permettant de prendre conscience et d’entrer dans un rêve lucide ! Les rêves lucides seraient très nombreux lors de ce second sommeil.
La méthode WILD
Cette technique est davantage proposée à ceux qui ont déjà fait l’expérience du rêve lucide. Elle signifie « Wake-Initiated Lucid Dreaming » (rêve lucide initié consciemment). Le sujet parvient à maintenir son état conscient pendant qu’il dort. Il y arrive grâce à une grande concentration sur son corps, mais aussi à certains exercices avec les doigts. On peut par exemple lever alternativement le pouce et le majeur. Dès que l’on n’y parvient plus, c’est que le sommeil arrive et le rêve va commencer.
Le but de la méthode, attacher son attention à certaines parties du corps physique et prendre conscience qu’on est en train de s’endormir.
Les laboratoires du sommeil utilisent quant à eux les stimuli externes. Une lumière, un son ou une vibration est envoyé, entrainant un signal dans le rêve et le début du rêve lucide. Chez soi, cette méthode se fait à l’aide de masques.